Face au public
Ce qui ne signifie pas qu'ITER est « fermé au public ». Bien au contraire, les visiteurs y sont chaque année plus nombreux (plus de 15 000 en 2013).
Tous les ans en outre, la Commission locale d'information (CLI), avec laquelle ITER Organization entretient des rapports constants, organise une réunion publique qui rassemble tous les acteurs impliqués dans le programme : ITER Organization bien sûr, mais également les représentants de l'agence européenne Fusion for Energy, responsable de la construction de l'installation ; de l'Agence Iter France, interface entre ITER et le pays qui l'accueille, ainsi que des différentes entités publiques (Préfecture, Urssaf, Inspection du Travail, etc.) concernées par la mise en œuvre d'ITER en France.
Ces réunions, souvent passionnées, permettent de répondre aux interrogations du publics sur des thématiques telles que les perspectives d'emploi sur le chantier, l'accueil et le transport des travailleurs, l'impact économique, etc.
Ces questions étaient, cette année encore, au cœur de la réunion qui s'est tenue le 1er juillet dans la salle des fêtes du village de Vinon-sur-Verdon, à trois kilomètres à peine du site d'ITER.
L'emploi ? Depuis que la construction est entrée dans sa phase active, il y a tout juste quatre ans, plus de 2 500 personnes (dont 70% de Français), salariées de 97 sociétés différentes (françaises pour 81% d'entre elles) ont travaillé à la construction d'ITER.
Avec la phase de construction qui s'ouvre aujourd'hui (16 nouveaux bâtiments sont programmés) le nombre d'ouvriers, de techniciens et d'ingénieurs requis par les travaux va progressivement passer à 2 000.
A partir du troisième trimestre 2015, le personnel chargé de l'assemblage de la machine connaîtra une progression similaire, quoique décalée dans le temps : 1 500 personnes devraient être affectées à ces tâches entre le début de l'année 2018 et la fin de l'année 2020.
Au total, un pic de 3 000 à 3 500 travailleurs devrait être atteint à la fin de l'année 2017.
Ce formidable besoin de main d'œuvre bénéficiera-t-il aux entreprises et aux populations locales ? « Du côté des pouvoirs publics et de Pôle Emploi, la mobilisation est générale, expliquait au public de Vinon le Secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR). Selon nos estimations, la moitié au moins de ces besoins devraient pouvoir être comblés par des entreprises locales recrutant localement — à condition toutefois que les compétences soient en adéquation avec les besoins. »
Reste, si cette estimation se vérifie, qu'il faudrait accueillir, et loger un gros millier de personnes dans les villes et villages proches d'ITER. Au public, que cette perspective préoccupe, Jérôme Paméla, directeur de l'Agence Iter France, a expliqué que des solutions d'hébergement avaient déjà été trouvées pour la première vague de travailleurs déplacés (250 personnes), attendue sur le site fin 2014, début 2015.
Quant aux arrivées ultérieures, les projets en cours, mis sur pied en collaboration avec les municipalités et certaines structures privées proches du site, « devraient couvrir les besoins. »
Par ailleurs, la création de deux grandes aires de stationnement (au sud et nord du site) et la mise en place d'un système de navettes, combinées à un étalement des heures de travail, devraient éviter l'engorgement du réseau routier local.
Quant à la question récurrente sur les conditions de travail, la réunion de Vinon lui a apportée une réponse claire : en dépit du statut international d'ITER Organisation, ce sont les règles de droit françaises et européennes qui s'appliqueront (comme elles s'appliquent déjà) à chaque travailleur du chantier quelle que soit sa nationalité et celle de l'entreprise qui l'emploie.