Les « gens d'ITER »
Avant d'habiter Manosque, Pertuis ou Aix-en-Provence, ils vivaient à Tokyo, Séoul ou Atlanta ; sur les côtes de l'Océan indien ou de la mer Baltique ; au fin fond de la Sibérie ou au cœur de la Chine. Ils travaillaient pour de grands laboratoires de recherche, des industries de pointe, des administrations publiques. ITER les a rassemblés sur le rives de Durance : un gros millier de femmes et d'hommes, ressortissants de 35 pays et parlant presque autant de langues.
Pour les membres non-Européens, dont la participation au programme est de l'ordre de ~ 9%, la répartition par nationalité est la suivante : Chinois, 9% ; Russes, 6% ; Coréens, 5,2% ; Américains, 5% ; Japonais 3,5% et Indiens 2,8%.
A ces salariés directs s'ajoute une catégorie nouvelle depuis 2017, les « ITER Project Associates » (IPA) qui, tout en continuant de dépendre de leur institution d'origine, sont détachés auprès d'ITER Organization à Saint-Paul-lez-Durance. Les IPA, au nombre de 225 aujourd'hui, sont majoritairement Indiens (55,5%) ; 20% d'entre eux sont Européens, 10% Chinois, le reste se répartit entre les quatre membres restants.
A la fin de l'année 2020, 20% des salariés d'ITER Organization étaient des femmes, une part en légère augmentation depuis plusieurs années. L'âge moyen du personnel est d'un peu moins de 45 ans, mais la tranche d'âge la plus représentée (217 personnes) est celle des 35-39 ans.
Plus de la moitié des « gens d'ITER », qu'ils soient mariés/pacsés (79%) ou célibataires (21%), ont élu domicile à Manosque (28%) et Aix-en-Provence (24%). Un peu moins de 10% d'entre eux vivent à Vinon-sur-Verdon, à quelques kilomètres du site de construction, 5% à Pierrevert et 4% à Pertuis
Plus de la moitié d'entre eux sont titulaires d'un master ou d'un diplôme d'ingénieur (56%) et près de 20% d'un doctorat.
En 2020, ITER Organization a ouvert une centaine de postes, pour lesquels le service des Ressources humaines a reçu près de 3 500 candidatures en provenance des pays participant au programme.
Les salariés directs de l'Organisation internationale, ses IPA, intérimaires et experts ne sont pas seuls sur le site d'ITER. L'Agence européenne pour ITER (Fusion for Energy), responsable de la construction des quelque 50 bâtiments que compte l'installation, y emploie directement 80 personnes ; 180 personnes travaillent pour le consortium Momentum, qui gère et coordonne l'assemblage de la machine et des systèmes, et les 480 entreprises sous-traitantes intervenant sur le chantier (françaises à 80%) comptent au total plus de 2 500 salariés. Avec leur famille, les « gens d'ITER » forment une communauté de la taille d'une petite ville comme Sisteron.
Et l'impact de cette communauté sur l'économie locale est considérable : les dépenses de logement, d'alimentation et d'habillement, de transports et de loisirs se chiffrent chaque année en centaines de millions d'euros et induisent des centaines d'emplois, particulièrement dans le secteur des services.