Objectif 2025
Il se sera donc écoulé 40 ans entre le projetd'une grande collaboration internationale dans le domaine de la fusion, décidé lors de la rencontre Reagan-Gorbatchev à Genève au mois de novembre 1985 (voir Le Magazine n°8), et l'allumage d'un premier plasma dans le tokamak ITER.
La difficulté d'organiser une entreprise internationale d'une telle ampleur (7 membres, 35 pays) ; la complexité de sa gouvernance ; les immenses défis scientifiques, technologiques financiers et industriels auxquels ITER a dû et doit encore faire face expliquent en partie cette longue gestation.
Mais la route est désormais tracée jusqu'à l'étape décisive : en même temps qu'il marque un aboutissement, le premier plasma inaugure le programme de recherche d'ITER qui doit se déployer sur une vingtaine d'années au moins.
Le premier plasma, outre sa forte dimension symbolique, est un test majeur : il permet de vérifier la géométrie des champs magnétiques ainsi que le bon fonctionnement des éléments essentiels de l'installation — alimentation électrique, cryostat, circuit de refroidissement, cryogénie, etc.
Plasma d'hydrogène, à puissance réduite, d'une durée de quelques centaines de millisecondes, le premier plasma sera suivi, pendant quelques semaines, d'autres « décharges » un peu plus longues, un peu plus puissantes.
Puis, la machine sera mise à l'arrêt le temps d'installer l'ensemble des systèmes indispensables à la préparation de la phase suivante — celle des plasmas d'hydrogène et d'hélium à puissance nominale, prélude à la phase nucléaire et à la production d'énergie de fusion à l'horizon 2035.