Salle de contrôle principale

Première commande envoyée par le système de contrôle central

Pression et niveaux ? OK. Vannes ? Ouvertes. Protections ? En place. Tous les voyants sont au vert, il est maintenant possible d’activer l’action. D’un simple clic de souris, une puissante pompe démarre dans un bâtiment situé à plus de 500 mètres et l’eau s’engouffre dans l’une des boucles de refroidissement de l’installation de compensation de la puissance réactive. Le jeudi 19 décembre, lors d’une petite cérémonie qui a réuni quelques dizaines de représentants d’ITER, de l’agence domestique européenne Fusion for Energy et des entreprises sous-traitantes, la première commande CODAC(Système de Commande Contrôle et d’Acquisition des Données) a été émise de la salle de contrôle principale d’ITER vers un sous-système de l’installation, marquant une nouvelle étape décisive vers la phase d’exploitation du tokamak ITER.

Le jeudi 19 décembre, la première commande CODAC a été émise de la salle de contrôle principale d’ITER vers un sous-système de l’installation, marquant une nouvelle étape décisive vers la phase d’exploitation du tokamak.

Plusieurs salles de contrôle provisoires, chacune dédiée à un sous-système de l’installation, sont déjà opérationnelles sur la plateforme ITER. Au cours de l’année à venir, elles seront progressivement intégrées à la salle de contrôle principale, un espace d’environ 750 mètres carrés situé au premier étage du Bâtiment de contrôle.

À l’heure actuelle, seul l’un des bureaux est occupé et trois écrans à peine sont allumés. Lorsque l’exploitation scientifique à proprement parler démarrera, la salle accueillera près de 80 opérateurs, ingénieurs et chercheurs chargés de surveiller en temps réel plusieurs millions de paramètres du plasma, du tokamak et des systèmes de l’installation. En levant les yeux depuis leur poste de travail, ils pourront consulter une mosaïque d’écrans de 120 mètres carrés affichant l’état d’ensemble de l’installation. Spectaculaire…

« Cette salle sera visible dans le monde entier. Elle a été construite pour donner corps à l’énergie de fusion, dont elle sera le centre névralgique », explique Tim Luce, l’ancien directeur scientifique d’ITER, aujourd’hui directeur adjoint du programme de construction. Sept années se sont écoulées depuis que les premiers plans de la salle et du bâtiment ont été tracés sur une feuille de papier, « sept années pour arriver à la fin du début », se souvient Luce. Placée sous la responsabilité de l’Europe, la construction du Bâtiment de contrôle a pris la forme d’un exercice « d’intelligence collective, d’ouverture et de pragmatisme », ajoute Romaric Darbour, le directeur adjoint du programme de gestion des bâtiments et du site au sein de Fusion for Energy.

Cela fait plus de 16 ans qu’Anders Wallander (au micro) a rejoint ITER pour mettre en place le système CODAC. De gauche à droite : Tim Luce, le directeur adjoint du programme de construction, Romaric Darbour, le directeur adjoint du programme de gestion des bâtiments et du site au sein de Fusion for Energy, et Pietro Barabaschi, le directeur général d’ITER.

L’émission de la première commande CODAC depuis la salle de contrôle principale était une étape importante pour tous, qui revêtait une importance toute particulière pour Anders Wallander : plus de 16 ans auparavant, après deux décennies passées à l’Observatoire Européen Austral (ESO), à Munich et dans les Andes chiliennes, il rejoignait ITER pour mettre en place le système CODAC, « un système de systèmes » conçu pour orchestrer l’exploitation d’ITER. Tous les instruments n’ont pas commencé à jouer leur partition mais un million de « variables industrielles », sur un total de 5 millions, sont déjà en ligne. Le périple d’Anders Wallander des étoiles de la voûte céleste vers l’étoile au cœur de la future machine touche à sa fin.

L’agence domestique européenne Fusion for Energy prévoit de livrer le Bâtiment de contrôle à ITER Organization au mois de mars.

*CODAC (Control, Data Access and Communication) est le système qui assure le contrôle et la coordination des sous-systèmes de la machine dans tous leurs aspects (fonctionnement normal, sécurité, sûreté) et le contrôle de la machine dans son ensemble. Le système CODAC peut être considéré comme le cerveau et le système nerveux central de la machine.

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