Mouvements de pièces sur site

Les transferts passent à l'électrique

Le vendredi 16 février, un aimant de champ toroïdal était transféré du Hall d'Assemblage vers un entrepôt de stockage distant de quelques centaines de mètres. Opération de routine, ce déplacement constituait pourtant une première mondiale : la remorque qui transportait l'élément de 350 tonnes était équipée d'un moteur électrique spécialement développé pour ITER et son prestataire logistique DAHER par la société hollandaise Mammoet.
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Avec un aspect et des dimensions en tout point identiques à celle du power pack diesel (au premier plan) la version électrique développée par Mammoet pour ITER et son prestataire logistique DAHER peut assurer deux jours d'opérations standard sur site. Le vendredi 16 février, pour la première fois au monde, un power pack électrique était utilisé pour déplacer une pièce de plusieurs centaines de tonnes—l'aimant de champ toroïdal n°12 destiné au tokamak ITER.
Depuis qu'ITER a commencé à gérer les déplacements de charges lourdes sur le site de construction, il y a plusieurs années, les mouvements de pièces étaient assurés par des plateformes modulaires autopropulsées (SPMT) équipées de moteurs diesel couplés à des systèmes hydrauliques. Les moteurs diesel sont puissants et fiables, mais ils sont bruyants et leurs gaz d'échappement, bien que filtrés et évacués quand le SPMT opère dans un espace clos, contiennent des particules fines particulièrement nocives.

Pour Mammoet, le défi majeur a consisté à adapter un puissant moteur électrique et les 1,5 tonnes de batteries qui l'alimentent dans l'espace limité du caisson abritant le « power pack » existant de manière à ne rien modifier aux connections avec le SPMT. « Ce e.PPU (electrical power pack unit), comme nous l'appelons, développe la même puissance et un couple plus important que son équivalent diesel, explique Michel Bos, qui a supervisé le projet au sein de la société Mammoet. Les batteries du moteur électrique délivrent une puissance de320 kW, ce qui équivaut à 460 CV. Leur autonomie permet d'assurer deux journées d'opérations standard sur site et 5 heures et demie de recharge sur une prise électrique de 63 ampères suffisent pour restaurer leur pleine capacité ». 

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Les batteries du power pack électrique (à gauche) délivrent une puissance de 320 kW, ce qui équivaut à 460 CV et leur autonomie permet d'assurer deux journées d'opérations standard sur site. Lors du déplacement de vendredi, le power pack diesel (à droite) avait été laissé en place de manière à éviter la complexe opération de reconfiguration du SPMT et pour se substituer au e.PPU en cas de problème.
Un autre avantage du moteur électrique est son fonctionnement silencieux. Avec un niveau moyen de 60 dB, il ne fait pas plus bruit qu'une machine à laver. « Et l'électricité coûte beaucoup moins cher que le gazole », ajoute Michel Bos qui doit désormais faire face à « des dizaines de demandes » émanant de clients souhaitant acquérir un e.PPU.