In memoriam

Le maire du village, un ami et un partenaire d'ITER, nous a quittés

Roger Pizot s'est éteint le dimanche 23 juillet. Pour la communauté ITER de France, il n'était pas seulement le maire qui administra pendant de nombreuses années (1995-2020) Saint-Paul-lez-Durance, le petit village de Provence qui accueille le siège administratif d'ITER. Il était aussi un ami et un partenaire.
L'accord de création du siège passé entre ITER Organization et le gouvernement français est officiellement entré en vigueur le 9 avril 2008. Accompagné de la conseillère spéciale Pascale Amenc-Antoni, Kaname Ikeda, directeur général d'ITER de 2006 à 2010, a rendu visite au maire du village, Roger Pizot, pour lui annoncer la bonne nouvelle.
En 2001, alors que le rapport final de conception d'ITER était en cours de finalisation et que la France se préparait à accueillir le programme, l'édile Roger Pizot a joué un rôle essentiel, se mobilisant pour obtenir le soutien politique et financier des collectivités locales. Voisin de longue date du CEA de Cadarache, l'un des principaux centres français de recherche sur l'énergie nucléaire, Roger Pizot savait d'expérience que l'implantation d'un grand institut de recherche pouvait avoir d'importantes retombées pour le territoire. À son initiative, les collectivités locales de la région Sud-PACA se sont engagées à fournir à ITER près d'un demi-milliard d'euros, une somme équivalant à la contribution d'un Membre d'ITER à l'époque.

Comme beaucoup d'autres enfants de la région en ce temps-là, Roger Pizot avait quitté l'école précocement mais il avait conservé tout au long de sa vie une immense curiosité pour le monde qui l'entourait et il avait compris l'importance de l'exploration scientifique en général et, plus spécifiquement, de la recherche sur la fusion.

En 2012, l'édile Roger Pizot, ici en compagnie d'Osamu Motojima, directeur général d'ITER de 2010 à 2015, a instauré une nouvelle tradition : offrir chaque année un imposant arbre de Noël symbolisant les liens quasi familiaux tissés entre ITER et la communauté locale.
En 1959, la création d'un important centre de recherche du CEA à Cadarache, un quartier inhabité de Saint-Paul-lez-Durance (900 habitants), fut une source de fierté, d'emplois et de prospérité pour cette petite commune assoupie et désargentée. Un demi-siècle plus tard, avec l'arrivée d'ITER, le village s'est retrouvé au centre de l'attention internationale et a vu s'ouvrir de nouvelles perspectives. Selon l'expression de Roger Pizot, Saint-Paul était devenu l'improbable « capitale mondiale de l'atome ». En 2008, il confia à ITER Newsline qu'il avait l'intention de « servir les intérêts d'ITER de la même manière qu'ITER servait les intérêts de Saint-Paul. »

Et il n'a pas ménagé ses efforts, créant à l'entrée du village une zone d'activités pour les sous-traitants d'ITER, ainsi qu'un petit centre commercial au cœur du bourg, avec des boutiques et des restaurants pour accueillir le personnel.

En 2009, Monsieur le Maire a été nommé à la tête de la Commission locale d'information, l'organe indépendant qui assure l'interface entre une installation nucléaire et la population. On le voit ici lors d'une réunion avec le directeur général d'ITER Bernard Bigot (2015-2022).
Ses échanges avec ITER ont revêtu une nouvelle dimension en 2009, lorsqu'il a été nommé président de la Commission locale d'information récemment mise en place, l'organe indépendant qui assure, en France, l'interface entre une installation nucléaire et la population.

Lorsqu'ITER s'est installé dans son siège permanent en 2012, il a mis en place une tradition que son successeur à la mairie de Saint-Paul a ensuite perpétuée : offrir chaque année un imposant arbre de Noël symbolisant les liens étroits et quasi familiaux tissés entre ITER et la communauté locale.

La disparition de Roger Pizot à l'âge de 76 ans est pour ITER une triste nouvelle. Il restera dans notre mémoire comme un partenaire généreux, efficace et plein de bon sens.