Préparation des secteurs de chambre à vide

L'expérience acquise permet d'aller deux fois plus vite

Dans la vie comme dans l'assemblage de la machine ITER, c'est l'expérience acquise qui permet de progresser. Que ce soit en termes de compréhension, de gain de temps, de compétences ou de réduction des coûts, les avancées peuvent être graduelles, ou rapides et spectaculaires. La préparation du deuxième secteur de la chambre à vide, le secteur 1(7), en offre une parfaite illustration : alors que l'installation des capteurs, des câbles et des boucles de flux sur le premier secteura mobilisé les équipes pendant 36 semaines, les mêmes opérations devraient prendre deux fois moins de temps pour le deuxième, ne nécessitant que 15 à 17 semaines de travail.
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Alors qu'il a fallu 36 semaines pour installer les capteurs, les câbles et les boucles de flux sur le premier secteur, les mêmes opérations devraient être réalisées en 15 à 17 semaines à peine pour le deuxième.
Les deux secteurs ont été conditionnés de manière identique avant leur départ de Corée mais les opérations de déballage se sont révélées deux fois plus rapides pour le deuxième. « Nous savions par expérience à quel niveau se situaient les difficultés, ce qui nous a permis de les anticiper et de nous adapter », explique Alex Martin, qui dirige le groupe Chambre à vide d'ITER.

Une fois extrait du châssis de transport, du caisson métallique et des différentes couches d'emballage, le premier secteur de la chambre à vide, le secteur 6, a subi un essai d'étanchéité à l'hélium. Aucune fuite n'a été décelée au-delà de la limite de détection, et les valeurs étaient inférieures de moitié aux critères d'acceptabilité.

« Ces résultats ont clairement mis en évidence la qualité des procédures de contrôle du fabricant, Hyundai Heavy Industries, et d'ITER Corée. Nous avons donc décidé de nous dispenser de l'essai d'étanchéité sur site pour le secteur 1(7) », dit Alex Martin. Les équipes ont ainsi gagné une semaine de travail.

Avec moins de bossages mais un plus grand nombre d'étriers à installer, la main-d'œuvre nécessaire pour équiper le deuxième secteur sera équivalente à celle requise pour le premier. Mais cette fois, l'organisation est différente. « Nous sommes passés d'une vision séquentielle à une approche en parallèle. Dans le cas du secteur 6, cette tâche nous a pris environ quatre mois. Cette fois-ci, avec l'optimisation des procédures, nous espérons terminer les travaux en deux mois. »

Les travaux d'équipement du secteur 1(7) sont bientôt achevés et les préparatifs pour déplacer la pièce dans l'outil de basculement puis dans le portique de sous-assemblage (SSAT-1) ont déjà commencé. « Si l'on compare avec le premier secteur, nous avons dix semaines d'avance sur le planning et nous avons commencé à travailler sur l'opération de levage en préparant l'installation de la poutre radiale et de l'outil de levage du secteur. »

Pendant l'opération de sous-assemblage, le secteur 1(7) sera associé aux bobines de champ toroïdal 8 (TF8, venue du Japon) et 9 (TF9, fabriquée en Europe). Ce deuxième sous-assemblage, qui bénéficiera certainement, lui aussi, des enseignements tirés de la première opération, devrait être installé dans la fosse du tokamak d'ici le milieu de l'année 2022.

Alors que sept autres secteurs de la chambre à vide restent à équiper avant assemblage et installation, sera-t-il encore possible de progresser et de gagner du temps ? « Bien sûr », sourit Alex Martin.