Monde de la fusion

Le Royaume-Uni post-Euratom « ouvert » à une collaboration avec l'UE et avec ITER

La semaine dernière, le jeudi 7 septembre, le gouvernement britannique a officiellement rendu publique sa décision de quitter définitivement la communauté Euratom. Cependant, le fait de couper les ponts avec Euratom ne met pas un coup d'arrêt à une éventuelle coopération avec ITER.

Il y a trois ans et près de huit mois, le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni se retirait de l'Union européenne et, par conséquent, de la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Cependant, en décembre de la même année, un accord était signé pour mettre en place un cadre temporaire autorisant certaines formes de coopération ainsi que des discussions sur une éventuelle association future. La semaine dernière, le jeudi 7 septembre, le gouvernement britannique a officiellement rendu publique sa décision de s'associer avec la recherche européenne en renouant avec les programmes Horizon Europe et Copernicus au travers d'un nouvel accord « sur mesure », tout en quittant définitivement la communauté Euratom.

L'un des paragraphes de la déclaration officielle du gouvernement précise le positionnement du Royaume Uni vis-à-vis de la recherche sur la fusion : « Conformément au souhait du secteur britannique de la fusion, le Royaume Uni a décidé de mener une stratégie nationale dans le domaine de l'énergie de fusion plutôt que de s'associer au programme Euratom de l'UE. Pour cela, il mettra en place une étroite coopération internationale, notamment avec des partenaires européens, ainsi qu'un nouveau programme alternatif de pointe financé à hauteur de 650 millions de livres sterling jusqu'en 2027. » La Commission européenne a reconnu que « cette décision découle du constat fait par le Royaume-Uni, qui estime que son industrie, longtemps absente des programmes Euratom et Fusion For Energy/ITER, ne peut faire marche arrière. »

Cependant, le fait de couper les ponts avec Euratom ne met pas un coup d'arrêt à une éventuelle coopération avec ITER. Dans un autre communiqué daté du 7 septembre, le gouvernement britannique a clairement indiqué que le programme national qu'il a choisi de mettre en place « est parfaitement aligné avec le principe de coopération internationale qui est au cœur de la stratégie britannique en matière de fusion », assurant qu'il demeurait « ouvert à une telle coopération, notamment avec l'UE et avec ITER. »

Pour Sir Ian Chapman, le directeur général de l'UKAEA (UK Atomic Energy Authority), la décision du gouvernement est une clarification qui vient à point nommé et « apporte au secteur la certitude dont il a besoin. » Il est convaincu que « le Royaume-Uni a beaucoup à offrir à ITER et, à l'inverse, nous avons beaucoup à gagner à faire partie d'ITER. Nous chercherons des voies nous permettant de poursuivre notre engagement dans le programme ITER et nous pensons que cela se fera au bénéfice de chacun. » (Découvrez la vidéo ici)

La coopération internationale est au cœur de la recherche sur la fusion et constitue sa marque de fabrique et son ADN depuis soixante-dix ans. « Nous restons convaincus qu'il est de l'intérêt du Royaume Uni de rester engagé, sous une forme ou sous une autre, dans le programme ITER, a commenté le directeur général d'ITER Pietro Barabaschi. Maintenant que la négociation globale sur Horizon est achevée, nous espérons qu'il sera possible de rechercher collectivement des moyens d'atteindre ces objectifs. »