B. Bigot: « Une seule entité, un but commun »
Après l'ambassadeur Kaname Ikeda (2006-2010) et le physicien Osamu Motojima (2010-2015), tous deux japonais, un troisième directeur général, français cette fois, a été nommé à la tête d'ITER Organization le 5 mars 2015.
Bernard Bigot, 65 ans, qui a dirigé et développé pendant douze ans la recherche nucléaire en France, d'abord comme Haut-commissaire à l'Energie atomique puis en tant qu'Administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), était également, depuis 2008, le haut-représentant pour l'accueil en France du programme ITER.
Directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles technologies, Claudie Haigneré, de 2002 à 2004, il avait joué un rôle clé dans la promotion de la candidature du site de Cadarache.
Familier d'ITER, de ses enjeux et de ses problématiques, Bernard Bigot a pris ses fonctions au moment où s'ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire du programme : la montée en puissance de la construction sur le site de Saint-Paul-lez-Durance et celle de la fabrication des composants de l'installation et de la machine dans les usines des pays membres.
« Plus de 7 milliards d'euros sont aujourd'hui engagés dans ces activités, explique le nouveau directeur général. Nous devons donc créer les conditions d'une gestion efficace et intégrée de l'ensemble du programme ITER. »
Car le programme ITER forme un tout, qui doit être pensé et géré comme tel. « Que l'on appartienne à 'l'Équipe centrale' d'ITER Organization, ici à Saint-Paul-lez-Durance, ou que l'on travaille pour l'une des sept Agences domestiques des membres d'ITER, nous devons fonctionner comme une seule entité, tendue vers un but commun. »
Cette profession de foi se traduit déjà dans les faits : mise en place d'un Comité exécutif associant la direction de l'Équipe centrale et celles des différentes agences domestiques ; créations d'équipes-projet mixtes ITER Organization-Agences domestiques, etc.
« Je ne minimise pas les difficultés, confie Bernard Bigot, mais elles sont d'une nature industrielle et organisationnelle beaucoup plus que scientifique ou technologique. Les enjeux de la fusion sont tels que nous n'avons pas le droit de ne pas réussir. »