Mise en service

La salle de contrôle (provisoire) est en service

Les « opérations continues » ont débuté en novembre 2022 dans la salle de contrôle principale provisoire. Il s'agit d'une nouvelle avancée majeure dans le processus de mise en service des systèmes.
Photo couleur de deux hommes assis devant des grands écrans, gérant le fonctionnement des systèmes déjà mis en service dans l'installation ITER. Quand débuteront les expériences ITER ?
Des membres de l'équipe SCOD, chargés de faire fonctionner la salle de contrôle principale provisoire jour après jour depuis le siège d'ITER.
Depuis sa mise en service au mois de novembre au siège d'ITER, le pilotage de la salle de contrôle principale provisoire (T-MCR) est assuré par deux opérateurs du groupe SCOD (Science, Contrôle, Opération) d'ITER, l'un étant présent le matin et l'autre l'après-midi. Leurs horaires dépendent de la charge de travail et peuvent être adaptés mais, en principe, la salle fonctionne tous les jours ouvrés de 8 heures du matin à 17 heures. Chaque opérateur travaille environ cinq heures, avec une brève plage de transition permettant aux deux opérateurs d'échanger des informations sur l'état des différents systèmes et les activités continues.

La T-MCR avait déjà été mise en service ponctuellement pour le démarrage des nouveaux équipements. Ainsi, en novembre 2019, elle a été utilisée pour raccorder le transformateur du réseau d'alimentation pulsée d'ITER au réseau électrique français. Mais le début des « opérations en continue à distance », comme les appellent les spécialistes, marque une nouvelle étape importante. Depuis le 16 novembre 2022, 13 opérateurs à distance se relaient pour piloter les systèmes de l'installation depuis la salle de contrôle principale provisoire. Ils utilisent le poste de travail CODAC et l'interface homme-machine qui seront transférés vers la salle de contrôle principale lorsque celle-ci entrera en service dans le Bâtiment de contrôle.

Les opérateurs SCOD assurent déjà un certain nombre de fonctions depuis la T-MCR. En particulier, ils participent à la mise en service des systèmes qui ont été transférés au groupe SCOD. « Nous exécutons différentes tâches dans le cadre de la mise en service des boucles d'alimentation en eau secondaires, du système d'évacuation de chaleur et des circuits de gaz et de fluides, notamment la mise en route et l'arrêt des pompes et l'obtention des débits nécessaires, explique l'opérateur de quart Andrei Badmaev. Nous surveillons aussi les niveaux de pression et de température. Pour les essais de mise en service, nous suivons les procédures indiquées dans la fiche technique constructeur de l'équipement concerné. La plupart du temps, tout se passe bien et, en fin de journée, nous arrêtons les pompes et nous remettons tout en place. »

« C'est une bonne occasion de nous former aux systèmes avant la phase de transition de la mise en service vers l'exploitation, mais aussi de nous coordonner avec les opérateurs qui travaillent sur le terrain, dit Benoît Chatelain, chef d'équipe au sein du groupe SCOD. Par exemple, les opérateurs à distance ne lancent jamais une pompe sans demander l'aide d'un opérateur présent sur place. De même, les opérateurs de terrain s'habituent à travailler avec les opérateurs de la T-MCR. »

À l'heure actuelle, les opérateurs SCOD pilotent plusieurs systèmes et sous-systèmes depuis la T-MCR. Les unités d'air comprimé et d'eau déminéralisée sont déjà en fonctionnement quotidien pour les activités de la plateforme ITER. Les bâtiments de l'usine cryogénique et le Hall d'assemblage sont alimentés en air comprimé à 9,3 barg afin de permettre, respectivement, les opérations de mise en service et de construction. Le Bâtiment de régulation de la puissance réactive est alimenté en eau déminéralisée destinée à la boucle d'eau de refroidissement secondaire.

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Depuis leur poste de travail, les opérateurs à distance contribuent à la mise en service des systèmes installés qui ont été livrés au domaine Opérations, surveillent les niveaux de pression et de température et apportent leur appui aux opérateurs présents sur le terrain. Ils affinent aussi les procédures qui seront utilisées pour la mise en route de la salle de contrôle principale du site, dans le Bâtiment de contrôle.
Depuis la T-MCR, les opérateurs SCOD veillent à la fiabilité et à la sécurité des systèmes de refroidissement de l'usine cryogénique pour les activités de mise en service continues. Ainsi, la boucle d'eau de refroidissement secondaire permet d'extraire jusqu'à 4 MW de chaleur de l'usine cryogénique. Dans un proche avenir, les opérateurs SCOD participeront à la mise en service d'autres équipements, notamment les systèmes d'alimentation électrique des bobines et de chauffage cyclotronique électronique.

« Notre tâche ne se limite pas à apporter un appui aux opérateurs présents sur le terrain, explique Vladislav Kim, l'opérateur de quart principal de l'équipe SCOD. Nous assurons aussi la coordination entre les différents groupes en cas de situation imprévue, notamment les interventions de secours et de sûreté. »

« Nous testons, mettons en service et pilotons les équipements, mais nous travaillons aussi sur les procédures de livraison et sur les interactions entre les opérateurs présents sur place et ceux qui se trouvent dans la salle de contrôle, indique Benoît Chatelain. C'est l'occasion pour nous d'affiner les procédures qui seront utilisées lorsque la salle de contrôle principale entrera en service. »

La T-MCR continuera de fonctionner depuis le siège d'ITER jusqu'au démarrage de la salle de contrôle principale, dans le Bâtiment de contrôle.