Personnels ITER

Une communauté des plus cosmopolites

Quatre fois plus vaste que l'État du Vatican mais un peu moins étendue que la Principauté de Monaco, l'enclave internationale d'ITER couvre une superficie de 180 hectares, dont près de la moitié est occupée par des bâtiments et des infrastructures. Cet espace a été concédé à ITER Organization par la France en 2010 et lui sera restitué lorsque ITER aura achevé son programme scientifique. Qu'elles travaillent directement pour ITER Organization, pour une agence domestique ou pour l'une des quelque 700 institutions et entreprises sous-traitantes présentes sur le site, près de 6 500 personnes détiennent un badge d'accès à l'enclave ITER, l'indispensable « sésame » pour pénétrer sur le site.
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Qu'ils travaillent directement pour ITER Organization, pour une agence domestique ou pour l'une des 700 institutions et entreprises sous-traitantes présentes sur le site, les occupants de l'enclave internationale ITER sont originaires de 90 pays.

Rares sont les lieux qui accueillent une communauté aussi cosmopolite sur un espace aussi restreint. Les personnels qui travaillent sur le territoire ITER sont originaires de 90 pays (contre 68 en 2020), de « A » de l'Afghanistan à « V » du Venezuela. Avec 3 885 personnes, la cohorte française est la plus importante en raison des nombreuses entreprises françaises présentes sur le site et des nécessaires interactions avec le pays hôte. Les Italiens arrivent en deuxième position (421), suivis des Espagnols (335), des Indiens (254), des Chinois (214), des Portugais (165) et des Roumains (119). Les Américains (42), les Algériens (44) et les Marocains (46) sont au coude à coude, contribuant tous d'une manière ou d'une autre à la réalisation d'ITER.

Vingt-huit pays, dont le Bangladesh, Chypre, la Gambie, Madagascar et le Mali, n'ont qu'un représentant sur le site, tout comme l'entité administrative peu connue des « Îles mineures éloignées des États-Unis »¹ , composée d'un chapelet d'îlots et d'atolls du Pacifique et des Caraïbes. L'Albanie, l'Argentine, la Jordanie, l'île Maurice, le Congo et la Tanzanie comptent chacun deux représentants, contre quatre pour le Liban et le Gabon (à l'heure où nous écrivons ces lignes). Sept Ukrainiens, trois Serbes, un Kosovar et 96 Russes contribuent également à la construction d'ITER.

Parmi ces 6 500 personnes, environ 1 600 sont directement rattachées à ITER Organization, en tant que collaborateurs directs (1 066), associés du programme ITER (216) ou personnels intérimaires (359). Les sous-traitants les plus importants présents sur le chantier ITER sont Assystem (152 personnes), qui fait partie du consortium MOMENTUM, maître d'ouvrage d'ITER Organization, et contribue à divers contrats de support technique, suivi d'Engage (102 personnes), le bureau d'études de l'agence domestique européenne, et de l'entreprise de travaux publics GTM Sud (94 personnes). Cinquante des 707 entreprises sous-traitantes et institutions intervenant sur le chantier comptent plus de 20 employés sur place. Leurs domaines d'intervention vont de la construction (Valérian, Demathieu Bard, Ferrovial-Agroman) à la fabrication (CNIM, ASG Superconductors), en passant par la logistique (DAHER), les opérations de levage (FOSELEV, Ponticelli Frères, Vernazza Autogru), les échafaudages (Entrepose Échafaudages), les services (Sodexo, Onet Services) et d'autres activités annexes. Le reste des effectifs se répartit entre 158 entreprises employant 5 à 20 salariés sur le site et 368 autres (soit la moitié du total) qui ne comptent qu'un représentant.

Depuis le début des travaux de construction, au cours de l'été 2010, on estime que 15 000 personnes, salariées de quelque 5 000 entreprises ont pris part à la multitude d'activités associées à la construction d'ITER.

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Depuis le début des travaux de construction, au cours de l'été 2010, on estime que 15 000 personnes salariées de quelque 5 000 entreprises de toute taille ont pris part à la multitude d'activités associées à la construction d'ITER.

L'anglais est la langue de travail de l'enclave ITER mais seule une faible proportion des personnes présentes sur le site est de langue maternelle anglaise : 15% chez ITER Organization et certainement beaucoup moins parmi les personnels de chantier. Mais la communication sur le chantier ne pose pas de problème particulier dans la mesure où les chefs d'équipe maîtrisent suffisamment cette langue pour interagir efficacement avec les responsables d'ITER Organization et des agences domestiques et transmettre les informations à leurs équipes. En cas de besoin, les personnels du chantier qui n'ont qu'une connaissance rudimentaire de l'anglais utilisent les applications de leur smartphone pour faire passer des messages simples.

Au fil des années, les occupants de l'enclave ITER ont développé une culture qui transcende les langues et les nationalités. Sous tous ses aspects, du plus essentiel au plus accessoire, celle-ci reflète la nature et les valeurs du programme international sans équivalent dans lequel ils sont engagés.

¹ Les autres insulaires viennent de Polynésie française (2) et du micro-État caribéen de Saint Kitts and Nevis (1).