La fosse du tokamak est désormais dotée de son double « plancher » : le premier, reposant sur le roc, porte les 493 plots qui assurent la protection de l'installation en cas d'événement sismique ; le second, ancré sur ces mêmes plots, forme la dalle sur laquelle sera édifié le Complexe tokamak, le cœur de l'installation ITER — un ensemble de trois bâtiments d'une masse totale de 360 000 tonnes, équivalente à celle de l'Empire State Building.
Le bâtiment des aimants géants (le « PF Coils building »), livré au mois de février 2012, n'attend plus que son outillage : les dévideuses-bobineuses, les machines qui imprègneront le câble de résine, les unités d'assemblage. Produits en Europe, en Chine et en Russie, des dizaines de kilomètres de câble supraconducteur, enroulé sur de gros tourets, arriveront par l'entrée sud du bâtiment ; lorsqu'ils sortiront par la porte opposée, 18 à 24 mois plus tard, ce sera sous forme d'aimants annulaires, d'une masse de 200 à 400 tonnes.
Avant d'être intégrés au tokamak, ces aimants géants, comme les autres pièces livrées par les partenaires du programme, transiteront par le Hall d'assemblage. Ce bâtiment de 6 000 mètres-carrés jouxte le Complexe tokamak dont il est en quelque sorte l'antichambre. Son plancher de béton armé, dont l'épaisseur dépasse 2 mètres par endroits, est prêt à recevoir la machinerie et les deux ponts-roulants (capacité de levage : 1 500 tonnes) qui lui permettront de manipuler et de pré-assembler les éléments de la machine.