Cylindre inférieur du cryostat

L'assemblage franchit une nouvelle étape

L'atmosphère était la même, mais les défis sensiblement différents. La base du cryostat, mise en place dans le puits d'assemblage le 26 mai, était un élément exceptionnellement lourd (1 250 tonnes), rigide et homogène. Le cylindre inférieur, par comparaison, était beaucoup plus léger (375 tonnes) et, du fait de ses nombreuses ouvertures, plus « flexible » et susceptible de se déformer. Sa masse, en outre, n'était pas uniformément répartie : un des côtés, fortement renforcé pour accommoder la connexion au système d'injection de neutres, était sensiblement plus lourd que l'autre et nécessitait une adaptation du système de levage.
Une autre image digne d'un film de science-fiction : le cylindre inférieur du cryostat s'élève lentement avant d'être transféré vers dans le puits d'assemblage.
Depuis le mois d'avril 2019, le cylindre patientait dans son berceau d'acier, soigneusement enveloppé d'un cocon protecteur. Le 22 août 2020, chargé sur une remorque modulaire, il entrait par la grande porte dans le Hall d'assemblage.
 
Se préparer pour soulever, transférer et insérer le cylindre inférieur du cryostat dans le puits d'assemblage aura nécessité plus d'une semaine de travail, depuis les opérations de métrologie jusqu'à l'installation des systèmes de levage et d'accrochage, la connexion au double pont roulant, et enfin un essai de levage pour évaluer l'amplitude des déformations subies par la pièce.
Près de 15 heures après le début des opérations, le cylindre inférieur du cryostat a presque atteint sa position finale, au-dessus de la base. Avant d'entreprendre les opérations de soudage, des semaines d'ajustement seront nécessaires.
Le 31 août, les préparatifs étaient achevés et l'opération de levage et de transfert de l'anneau—dont le diamètre est le même que celui du cercle de pierres de Stonehenge—pouvait être engagée.
 
À la mi-journée, le cylindre semblait planer, immobile, à la verticale de l'ouverture du puits d'assemblage (voir la vidéo ci-dessous). Le puits d'assemblage, vide avant l'insertion de la base du cryostat,  avait accueilli, entre temps un grand nombre d'éléments—à certains endroits, l'espace entre le cryostat et les parois se trouvait réduit à moins de dix centimètres.
 
Outre ces contraintes d'espace, l'alignement avec la base du cryostat et avec les ouvertures du cylindre de béton devait tenir compte des légers mouvements rotatifs que la production de plasmas imprimerait au cryostat.
 
Le spectacle était unique : un anneau de métal ajouré et presque frêle en dépit de ses 10 mètres de haut et ses 30 mètres de diamètre, glissant à l'intérieur d'un puits immense tout en alignant parfaitement ses ouvertures avec celles du cylindre de béton.
 
Alors que le cylindre inférieur parvenait au terme de sa descente pour reposer, temporairement, sur des vérins hydrauliques positionnés sur la base, chacun pouvait prendre la mesure de l'extraordinaire précision avec laquelle l'opération avait été réalisée.
 
Une semaine plus tard, le cylindre inférieur du cryostat reposait sur ses appuis définitifs. L'espace entre les deux sections du cryostat avait été réduit à six millimètres.
 
Bientôt, les opérations de soudage automatique pouvaient débuter. Prévues pour durer quatre à cinq mois, elles seront réalisées par les spécialistes de MAN Energy Solutions, la société spécialisée à laquelle l'Agence domestique indienne avait déjà confié l'assemblage et le soudage, sur site, des différents segments du cryostat.
 
Regardez une vidéo de la journée du 31 août (en anglais) ici.