« Nous sommes tous responsables »
En 2023, 1000 journées de travail ont été perdues en raison des accidents et blessures survenus sur le site d’ITER. S’il est nettement inférieur à la moyenne des pays européens, ce chiffre demeure environ deux fois plus élevé que celui relevé sur le chantier du réacteur nucléaire EPR dans le nord de la France. Autre motif de préoccupation, ce que les spécialistes de la sécurité appellent les « situations à haut potentiel de gravité », des situations dans lesquelles un léger changement peut mettre en péril les personnels ou même leur être fatal. Trente « situations à haut potentiel de gravité » de ce type ont été identifiées l’an dernier sur le chantier ITER. Cependant, les chiffres pointent dans la bonne direction : ces quatre dernières années, le nombre d’accidents et de « quasi-accidents » a été divisé par deux.
Cette évolution positive résulte de différents facteurs, en particulier le respect des règles, l’amélioration des formations, l’analyse des événements, les enseignements tirés des différentes situations et la coopération avec les sous-traitants. Mais ce n’est pas tout. La veille de la Journée de la sécurité ITER 2024, qui s’est tenue le jeudi 19 septembre, le directeur général d’ITER Pietro Barabaschi s’est adressé au personnel par vidéo interposée. « La sécurité ne se résume pas à une politique, il s’agit d’une responsabilité qui incombe à chacun de nous et dont nous devons tous rendre compte, » a-t-il expliqué. « La sécurité est non seulement une priorité mais aussi, et surtout, une valeur fondamentale qui doit guider chacun de nos actes au quotidien », ajoute Gilles Perrier, le responsable du département Sécurité et Qualité d’ITER.
Il y a quatre ans, son département a organisé la première édition de la Journée de la sécurité ITER, qui a désormais lieu chaque année au mois de septembre. Au travers d’ateliers pratiques, d’échanges avec des spécialistes, de démonstrations et de jeux, cette manifestation vise à garantir que toute personne travaillant chez ITER, aussi bien dans les bureaux que sur le chantier, considère la sécurité comme une « valeur fondamentale » et est parfaitement informée des procédures de sécurité d’ITER. Au fil des ans, alors que le programme passait aux étapes d’assemblage de la machine et de mise en service des installations, la journée de la sécurité annuelle a gagné en fréquentation et s’est focalisée sur les nouveaux risques émergents. Alors que les stands, les animations et les participants de l’édition 2021 étaient regroupés dans la structure de stationnement d’un sous-traitant, l’édition de la semaine dernière nécessitait un espace beaucoup plus vaste. Seule l’ancienne installation de bobinage des aimants de champ poloïdal, en partie inoccupée, était suffisamment spacieuse pour l’accueillir.
« Nous sommes en progrès », soulignent le directeur général d’ITER et le responsable Sécurité et Qualité. Au-delà des statistiques et des chiffres (270 journées ont déjà été perdues cette année en raison des accidents), le niveau de participation à la Journée de la sécurité ITER 2024 montre que le personnel et les sous-traitants ont assimilé l’importance de la sécurité : l’édition 2024 a attiré 1800 participants, contre 800 en 2022.
Cette manifestation a été l’occasion de mettre en avant cinq engagements (voir galerie) qui orienteront et inspireront les actions d’ITER ces prochaines années.