« Nous avons été agréablement surpris par ce que nous avons vu »
L'Union Européenne est un acteur clé du programme ITER. Mais pour de nombreux parlementaires européens, ce projet reste abstrait, une initiative titanesque et incroyablement complexe fondée sur un principe de physique obscur, la promesse d'une énergie illimitée, propre et sûre qui semble trop belle pour être vraie. Le député européen français Christophe Grudler fait partie de ceux qui ont « toujours cru en la fusion de l'hydrogène ». Il a récemment créé un « intergroupe informel » qui réunit près d'une centaine de parlementaires européens convaincus que « l'énergie nucléaire est une réelle opportunité pour l'Europe » et déterminés à explorer et évaluer son avenir. Le lundi 31 janvier, Christophe Grudler a pris la tête d'une délégation de 11 députés venus de neuf pays et issus de quatre groupes politiques différents pour une visite détaillée du chantier ITER.
Après une présentation de l'histoire, de la progression et des défis d'ITER par Bernard Bigot et Johannes Schwemmer, le directeur de l'agence domestique européenne Fusion for Energy, la délégation s'est dirigée vers l'installation de bobinage, dans laquelle les équipes européennes fabriquent actuellement les plus grosses bobines supraconductrices jamais conçues. En découvrant cette installation de 250 mètres de longueur, les postes de travail successifs et les deux bobines annulaires de 24 mètres de diamètre en cours de fabrication, les députés ont pris la mesure de ce projet spectaculaire.
Cette première impression a été confirmée par la visite du hall de montage, guidée par Alain Bécoulet, le responsable du secteur Ingénierie d'ITER, et Laurent Schmieder, le directeur du programme Bâtiments, Infrastructure et Alimentations électriques au sein de Fusion for Energy. « Bien sûr, je savais à quoi m'attendre », dit le député européen Christophe Grudler alors qu'il se tient sous l'un des énormes secteurs de chambre à vide arrimés verticalement dans l'un des deux portiques de sous-assemblage. « Mais je ne pensais pas qu'un tel nombre de composants seraient prêts pour l'assemblage. Pour nous parlementaires, c'est une agréable surprise. Nous constatons que le travail avance, et c'est rassurant. »
Après une longue pause au bord de la fosse du tokamak (et de nombreux selfies), la délégation s'est dirigée vers la dernière étape de la visite : l'usine cryogénique d'ITER, où David Grillot, le responsable du département Système cryogénique, et l'ingénieur en cryogénie Nicolas Navion-Maillot les ont guidés pour une visite rapide.
Le chantier ITER abrite d'autres réalisations impressionnantes mais l'installation de bobinage, le hall de montage et la fosse du tokamak voisine, ainsi que l'usine cryogénique, sont emblématiques des dimensions et de l'envergure du projet. « Ce que nous avons vu et compris aujourd'hui nous permettra de mieux faire connaître ITER et la fusion, mais aussi de partager nos convictions avec nos collègues du Parlement européen », affirme Christophe Grudler alors que la délégation se prépare à remonter dans le bus à la fin de la visite. « Nous avons vu ici à quoi sert l'argent de l'Europe. »
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