A l'école des « Enfants ITER »... et des autres

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Tous les drapeaux du monde... plus un, celui de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur sur lequel figurent les bandes colorées de la Provence, le "dauphin" de la province de Dauphiné et l'aigle du comté de Nice.

Dans une vie d'élu, de préfet, de maire ou de recteur, une inauguration n'est souvent qu'un événement banal, un rituel obligé — coupure de ruban, discours convenus et « apéritif républicain ».

Il arrive cependant que ces gestes répétés et ces propos cent fois tenus prennent un sens nouveau : c'était le cas, lundi 24 janvier à Manosque, lors de l'inauguration de l'École Internationale de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

« Un moment comme celui-ci, devait déclarer Michel Vauzelle, le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, est un moment de pur bonheur. C'est la récompense de notre travail d'élu. »

Car l'École internationale est plus qu'un établissement scolaire d'exception. C'est l'aboutissement d'un formidable défi pédagogique : la création, dans le cadre de l'Education nationale, d'un établissement intégrant la totalité du cycle éducatif de la maternelle à la Terminale, et dispensant un enseignement en français et dans dix autres langues dont le chinois, le japonais, le hindi ou le russe.

A tous les « militants » qui s'étaient impliqués dans ce projet, Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l'académie d'Aix-Marseille a voulu exprimer sa gratitude « extraordinaire », à la mesure des difficultés rencontrées.

« Il fallait faire encore mieux que ce que nous faisons dans nos 'établissements internationaux'. En établissant une parité entre le français et les autres langues d'enseignement, nous sommes allés aussi loin que la Constitution nous le permettait », a-t-il expliqué.

Michel Vauzelle, président du Conseil régional PACA, noyé dans une mer de drapeaux. Au second plan, de droite à gauche: le préfet Pierre N'Gahane, le président du Conseil général Jean-Louis Bianco, le directeur général d'ITER Osamu Motojima, le Recteur Jean-Paul de Gaudemar et d'autres personnalités.
Le résultat, c'est cet établissement que fréquentent aujourd'hui plus de 400 élèves issus d'une trentaine de nationalités, et dont une moitié seulement est constituée « d'enfants ITER ». Élus et représentants de l'État ont tous insisté sur ce point : si la décision de créer une école internationale procède directement de l'Accord ITER de novembre 2006, l'établissement n'est en aucun cas une « école ITER » — c'est « une école de la République, dispensant les valeurs de la République qui, est, et demeurera, ouverte à tous. »

Associé à l'élaboration du contenu pédagogique de l'établissement ITER Organization (IO) s'est révélé, selon l'expression du recteur de Gaudemar, « un partenaire exigeant » — une exigence dont le Pr. Motojima, après avoir remercié tous ceux qui avaient contribué à cette réalisation, a donné la clé dans son discours : « Pour nous, qui sommes venus du monde entier pour travailler à Cadarache, a-t-il expliqué, il est extrêmement important que nos enfants puissent bénéficier du meilleur système d'éducation possible. »

Le directeur général d'ITER Organization a salué le travail de l'équipe pédagogique qui contribue « à intégrer nos enfants dans un système international tout en leur permettant  de garder le contact avec leur langue maternelle et leurs racines culturelles », et leur dispense « une éducation et des valeurs qui leur permettront d'accéder aux possibilités infinies, tant humaines que professionnelles, de notre monde multiculturel. »

On coupe le ruban symbolique. Bernard Jeanmet-Péralta, maire de Manosque et Jean-Paul Clément, directeur de l'École sont aux côtés du directeur général d'ITER et du président de la région PACA. Les consuls généraux du Japon et des États-Unis étaient également présents (au second rang).
Avant de se rassembler dans l'amphithéâtre où les discours devaient être prononcés, la foule des invités — élus, officiels, parents, enseignants — avait pu visiter les différentes parties de l'école, découvrir ses programmes, parler avec les élèves.

Tous étaient impressionnés, tant par l'audace de l'architecture que par la capacité des élèves à s'exprimer indifféremment en plusieurs langues et par ce que Jean-Louis Bianco, le président du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence a appelé « cette incroyable rencontre d'une trentaine de nationalités ».

Président de l'institution qui a financé la construction de l'établissement (55 millions d'euros) Michel Vauzelle évoquait quant à lui « ce temple de la fraternité où les enfants parlent les langues du monde entier. »

L'École accompagnera ITER tout au long de l'existence du projet. Dans ce bâtiment de béton et de bois brut, parfaitement intégré dans son environnement, les générations « d'enfants ITER » se succèderont. Quand dans une trentaine d'années ITER sera parvenu au bout de son chemin, l'École Internationale de Provence-Alpes-Côte d'Azur demeurera comme l'une des plus belles parts de son héritage.

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